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Mvouba accuse les créanciers du Congo

« Le gouvernement communique mal » avait reproché en substance M. Denis Sassou Nguesso au cours du conseil des ministres du 14 octobre 2005. Depuis, les membres du gouvernement congolais tentent tant bien que mal à sortir des sentiers battus de la langue de bois. Le comble a été atteint en début de cette année 2006. Tous les ministres ou presque ont esquissé les grandes lignes de leur politique annuelle départementale. Le dernier en date à présenter ses vœux n’est autre que M. Isidore Mvouba, le premier ministre du Congo.

Depuis qu’il a la charge de la coordination des actions du gouvernement et de la gestion des dossiers des privatisations, c’est la première fois que M. Isidore Mvouba a eu à tenir un point de presse. C’était ce 22 janvier 2006 à l’hôtel Olympic Palace de Brazzaville. Pendant un peu plus de deux heures, le premier ministre, dans un premier temps, à commenter les actions du gouvernement en 2005. Puis il a donné les grandes perceptives et orientations de la politique gouvernementale au cours de la nouvelle année 2006, avant de se prêter aux questions des journalistes présents.

En paraphrase du message de fin de l’année 2005 du chef de l’Etat, M. Isidore Mvouba a qualifié l’année qui vient de s’achever de faste pour le Congo. Les succès de pays sur la scène régionale et sur l’échiquier international sont patents a t-il révélé.

Le premier ministre a constaté que depuis 2 ans le budget du Congo est en équilibre, avec de surcroît un solde plutôt positif. Les prévisions déduisent une balance de paiement en voie de stabilisation et estiment l’instauration progressive d’une économie de croissance.

Interrogé au sujet de la gestion du pétrole du Congo, M. Isidore Mvouba a précisé que le pays est victime d’un harcèlement de la part de ses créanciers qu’il n’a pas hésité à qualifier de fauves-vautours. Et d’ajouter : « les acheteurs de créances usent de pratiques de chantage pour décupler la dette du Congo et d’entrer en possession de ses créances ». Il a annoncé que dans les grandes métropoles économiques occidentales une certaine opinion est en train de se développer pour salir l’image du Congo, un pays pauvre et très endetté qui s’emploie contre vent et marrée à sortir de l’asphyxie qui lui est soumise par l’étau de sa dette extérieure. Le premier ministre a dit que le Congo ne ménagerait aucun effort afin de protéger ses intérêts, à l’image d’une cargaison de son pétrole saisie par ses créanciers.

M. Isidore Mvouba a estimé qu’il était fondamental pour le Congo d’accéder à l’initiative des PPTE, pays pauvres et très endettés. Les conditions sociales des Congolais ne s’amélioreraient que si le pays rompt avec son fardeau de 3.000 milliards de FCFA de dette, avec un taux d’intérêt annuel de 200 milliards de FCFA. Le recours au programme d’aide multilatérale du Fonds monétaire international est donc légitime a conclut, très confiant et optimiste, le premier ministre.

A son entendement, il ne faudrait pas juger la Nouvelle Espérance, plan d’actions du septennat de M. Sassou Nguesso, à travers la faiblesse du pouvoir d’achat des Congolais, mais plutôt à partir des grands chantiers de construction qui se développent dans le pays, comme l’aéroport d’Ollombo ou la construction d’un port naval à Lékiti, dans la Cuvette Ouest.

Interrogé sur la politique de la municipalisation accélérée, l’orateur a reconnu qu’il faut encore une rallonge 2 milliards de FCFA à Pointe Noire et 11 milliards de FCFA à la Likouala pour que les grands travaux de construction engagés dans ces localités arrivent à leur terme.

En ce qui concerne les questions de la paix dans le Pool, M. Isidore Mvouba a déclaré que la sécurité dans ce département est en train d’être rétablie. Il a été demandé au pasteur Ntumi, a t-il sous-entendu, d’achever le ramassage d’armes dans un délais d’un mois. Un accord serait en vue entre le Conseil national de résistance (CNR) et le Parti congolais du travail (PCT).

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