Sous le pilotage du grand Manu et d’Yves Ndjock, dix-huit musiciens africains de renom viennent d’interpréter collectivement une chanson destinée à mobiliser toutes les composantes de la société civile, afin de faire reculer la pauvreté et le Vih/sida sur le continent noir.
Intitulée " Nous sommes les tam-tams d’Afrique ", cette chanson a été sollicitée par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), pour lutter contre la pauvreté, mais surtout pour l’avènement d’une " génération sans sida " en Afrique.
Au total, dix-huit chanteurs et musiciens africains, à la réputation établie, se sont mobilisés pour répondre à l’appel du Pnud. Angélique Kidjo du Bénin, Meiway de la Côte d’Ivoire, Ismaël Lô, Youssou N’Dour, Didier Awadi, Baaba Maal et Coumba Gawlo Seck du Sénégal, Salif Keita et Habib Koité du Mali, Koffi Olomidé de la Rdc, Saintrick du Congo-Brazzaville, Chiwoniso du Zimbabwe, Jaojoby Eusebe de Madagascar, Achien’g Abura du Kenya, Mahmoud Amed de l’Ethiopie, Cheb Mami de l’Algérie, et Mabouma de la Mauritanie.
La musique de base a été composée par Manu Dibango et Yves Ndjock. Les deux Camerounais se retrouvent aussi respectivement au saxophone et aux arrangements pour le premier, et à la guitare pour le second.
A la fois ferme et engagé, Manu et ses confrères invitent leurs frères africains à ne plus être " victimes de la misère, victimes de la faim ", comme le chante Youssou N’Dour. Ils exhortent chaque africain " à se faire tam-tam " afin de mobiliser ceux qui ne le sont pas encore, dans la lutte contre le sida.
Ils demandent que chacun fasse barrage à la pandémie du siècle, de sorte que la génération de 2015 ne soit pas affectée par le terrible virus. La démarche de ces artistes s’inscrit dans la dynamique de l’initiative " Afrique 2015 " qui vise à accélérer la réalisation des " Objectifs du Millénaire pour le développement " (Omd).
Réaliste
Premier pas dans la mobilisation des artistes africains pour l’initiative Afrique 2015, " Nous sommes les tam-tams d’Afrique " a été enregistrée à Dakar et à Paris, sous la direction du Malien Boncana.
La chanson sera suivie d’un album qui comportera outre une version rap en anglais et en français, une dizaine de chansons individuelles, associant d’autres grands artistes engagés dans le projet. Leurs identités ne sont pas encore dévoilées.
Tout ce que l’on sait, pour le moment, c’est que les titres seront inspirés directement par les Omd, qui ont été adoptés par l’ensemble des gouvernements du monde en 2000 au siège des Nations-Unies. Ces Omd se composant de huit grands engagements à tenir à l’échéance 2015, parmi lesquels réduire de moitié la pauvreté dans le monde, enrayer la propagation du Vih/sida, et assurer à tous les enfants un cycle complet d’éducation primaire, etc.
Mais Djibril Diallo, précédement directeur du Bureau des Communi-cations du Pnud se veut réaliste. Et explique que " à moins qu’il n’y ait un effort spécial, l’Afrique ne pourra atteindre ces objectifs qu’en 2145, là où le reste de la communauté internationale parle de 2015 ".
