Dans un communiqué de presse, ce 18 janvier 2006, Mme Séraphine Mukantabana, présidente de la Communauté rwandaise de Brazzaville, a dénoncé les violences auxquelles sont sujets ses compatriotes dans la capitale politique du Congo.
Ce message, lequel est adressé d’une part pour stigmatiser ces actes sans justification aucune et de l’autre pour briser les élans de passion compatriotique qui ont conduit à l’agissement incivique des nationaux et témoigner la profonde reconnaissance de cette communauté de réfugiés de guerre à l’endroit des personnes aussi bien morales que physiques pour leur soutien, secours et aide apportés, stipule ce qui suit :
Le 15 janvier 2006, vers 23 heures, deux policiers en civil qui seraient identifiés comme étant des éléments du Commandement des unités spéciales (Comus), armés et accompagnés d’un groupe de jeunes ont agressé une famille de réfugiés rwandais domiciliée au 16 de la rue Itoumbi, à Texaco, Talangaï.
Cette agression a soulevé la colère des voisins congolais qui ont intervenu dans la bagarre au cours de laquelle un policier, un sujet rwandais et son fils ont été blessés. Les services de l’ordre public ont intervenu et ramené le calme et conduit les blessés à l’hôpital.
Malheureusement l’événement a pris une ampleur inattendue depuis la matinée du 16 janvier 2006. En effet, les esprits mal intentionnés ont commencé à propager la fausse version (des faits), prétendant qu’un sujet rwandais a poignardé un policier. Les uns affirmant qu’il est décédé, les autres qu’il est gravement blessé.
Cette fausse version propagée par des jeunes du quartier semble justifier l’agression collective de ces derniers contre des sujets rwandais qui voient ainsi leurs boutiques et magasins détruits, leurs marchandises et autres bien emportés, ainsi que leur vie menacée. Il y a eu des cas des personnes molestées, dont deux grièvement blessés et une trentaine de boutiques ou maisons d’habitation cassées et pillées.
La Communauté des réfugiés rwandais remercie la population qui essaie de ramener ces jeunes gens à la raison, tout en protégeant leurs voisins rwandais.
La Communauté des réfugiés rwandais adresse ses sincères remerciements aux autorités administratives, aux forces de l’ordre et au Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) qui ont immédiatement intervenu et continuent à être préoccupés à tout faire pour que ce mouvement soit arrêté.
La Communauté des réfugiés rwandais en appelle aux réfugiés à rester sereins et prudents, à garder le calme et à ne pas céder à leur chagrin et/ou à d’éventuelles provocations.