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Les CCF sont en péril

Avec un budget culturel en baisse constante, la France de Nicolas Sarkozy, sous prétexte de crise, limite très sérieusement son aide aux représentations culturelles à l’étranger, mettant en péril l’existence des CCF. Désormais, ils doivent aller vers l’autofinancement ou fermer. La France, qui n’a pas laissé que de bons souvenirs dans ses ex-colonies, voyait son aura se redorer grâce à ses activités culturelles. Elle s’en décharge aujourd’hui dans des conditions déshonorantes. Les directeurs des CCF, au détriment de leur travail culturel, doivent se muer en démarcheurs afin de trouver des sponsors pour éviter la cessation d’activité des centres. Pointe-Noire ne fait pas exception et Eric Girard-Miclet maître des lieux a donc pris avec succès son bâton de pèlerin pour négocier la contribution d’opérateurs économiques. Il ne faudra donc pas s’étonner si, à l’avenir, des mentions de sponsors viennent consteller les lieux. Cela sera-t-il suffisant pour éviter la fermeture quand on sait que des propositions de rachat du bâtiment ont été formulées par des opérateurs économiques… français.

Brazzaville dispose d’un CCF particulièrement bien nanti par sa conception, son équipement et sa programmation. Son directeur Yves Olivier est sortant. On apprend incidemment qu’il ne sera pas remplacé et que sa charge sera assurée par l’attaché culturel de l’ambassade de France. Compte tenu de ce qui précède, on voit mal comment il pourra permettre à la structure de s’autofinancer. En prépare-t-on là aussi la fermeture ? Dans la mesure où la politique du Ministère des Affaires Etrangères sarkozien [1] tend vers l’économie maximum au point que des rumeurs au plus haut niveau vont jusqu’à prédire que l’avenir du Consulat Général de France à Pointe-Noire est compromis. On peut vraiment craindre le pire.

A Pointe-Noire, où le précédent consul, Michel Pasquier, n’a pas su conserver "La Pagode", la salle de spectacle du CCF, les travaux de réalisation d’un petit espace spectacle et cafétéria, dans la cour du CCF, ont été financé à hauteur de 90 000€ [2] par le Ministère français des Affaires Etrangères. C’est en force que les travaux se poursuivent, le trésorier à Brazzaville ayant manifesté la volonté [3] de les arrêter malgré la modicité du financement. Fort heureusement, le contrat étant signé et le chantier débuté, des indemnités auraient été dues à l’entrepreneur.

Ouverture prévue en avril, si tout va bien.

N’en déplaise aux détracteurs de toute initiative française, les CCF du Congo sont les structures les plus actives du pays. Elles inscrivent leur action dans la continuité et favorisent en priorité les acteurs culturels locaux en incluant toutes les disciplines artistiques et culturelles. Leur fermeture sonnerait le glas de bon nombre d’entre eux dans la mesure où rien de comparable n’existe ou n’est à l’étude pour les remplacer.

Il est à noter qu’un Centre Culturel Américain a été financé à Pointe-Noire, malheureusement son promoteur a disparu avec les fonds qui lui avaient été confiés.
N’est-il pas déplorable de voir que dans ce pays souverain, toutes les initiatives sont le fruit d’étrangers ou de congolais non subventionnés, tel Euloge Djimbi qui a investi la majeure partie de sa fortune pour monter à Siafoumou (Arr.4 de PNR) la plus grande salle de spectacle du pays. Nous vous en parlerons très prochainement.

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