L’Unicef en collaboration avec le Gouvernement congolais, a lancé officiellement, le 18 mai 06, la campagne de sensibilisation sur la surveillance et le contrôle du sel iodé à Pointe-Noire qui s’inscrit dans le cadre de mieux connaître l’importance de la consommation de ce sel par la population. Ceci pour mieux réduire la prévalence des troubles dus à la carence de ce nutritif, dont le taux le plus élevé se trouve département de la Likouala avec 19,2% (avec des pointes de 30%dans certains villages) contre 11,6% au Kouilou, classé 4ème alors que cet département offre toutes les possibilités de création d’une unité de production de sel avec ses 170 km de l’océan.
Mme Adélaïde Moundélé-Ngolo a profité de cette occasion pour rappeler la volonté du gouvernement congolais face aux troubles graves et aux conséquences déplorables dues à la carence en iode, en exhumant son décret du 13 octobre 2004, fixant les conditions d’importation et de commercialisation du sel iodé dans le territoire congolais. Celui-ci fait obligation que le sel d’importé et destiné à la consommation humaine et animale soit iodé avant commercialisation sur le marché national. Sont prohibés sur l’ensemble du terroir national l’importation et la commercialisation de sel non iodé. A l’importation, le sel iodé doit être conditionné dans un emballage en polypropylène tissé dans des sacs en jute ou tout autre matériau doublé de polyéthylène de haute densité et le contrôle de teneur en iode du sel ainsi que les vérifications relatives au conditionnement et à l’étiquetage visées par le présent décret, sont assurés par les services habilités du commerce et de la santé à l’entrée des produits sur le territoire national jusqu’à la distribution et à la vente.
Elle a indiqué que dans ce dispositif, un système de surveillance portant sur le statut iodé de la population et basé sur la mesure de l’iodure sera bientôt mis en place et utilisé par les agents de la santé. Car fort de ses missions, sa structure collaboration avec les autres administrations, le privée et la société civile, doivent trouver les solutions aux nombreux problèmes liés à la production et à la commercialisation des produits dangereux pour la vie humaine. Ainsi nous devons joindre nos efforts pour relever le défi de l’iodation universelle du sel pour avancer l’humanité afin de garantir à chaque enfant santé-éducation-égalité et protection.
Pour la Directrice de la zone UNICEF-Kouilou, Mme Thérèse Françoise Engambé, la situation particulièrement préoccupante dans plusieurs départements, avec notamment des prévalences des troubles dus au carence en iode de 19,2% dans la Likouala, 15,4% dans la cuvette centrale, 13,3% dans la Sangha et 11% dans le Kouilou et avec une augmentation du risque d’avortement et de mort-né, de risque de mortalité périnatale, de troubles majeures du développement psychomoteur et plusieurs maladies ( le goitre, le crétinisme, la surdité, etc.), interpelle tous les acteurs à tous les niveaux sans exception et chacun se sente responsable et comptable devant les engagements pris pour l’iodation du sel.
Elle a laissé entendre que son organisme se réjouit des efforts accomplis par le gouvernement congolais à travers la publication de ce décret sur l’importation et la commercialisation du sel iodé, de l’engagement personnel de Mme la Ministre, ainsi que de la manifeste, des administrations et des principaux acteurs impliqués dans la surveillance et le contrôle du sel afin de traduire la législation en vigueur en acte et mettre fin aux ravages dus à la carence en iode. Car le sel constitue un instrument d’iodation populaire à peu de frais, efficace avec un impact important et en créant un environnement favorable à l’accélération urgente du processus d’iodation durable du sel dans notre région, nous pouvons sans nul doute, préserver le potentiel de la totalité de tous nos enfants
Poursuivant, elle a précisé que cette campagne qui vise à promouvoir par le renforcement des capacités des services, des douanes, commerce, police, santé et la mise en place d’un système de contrôle départemental, en partenariat avec tous les acteurs impliqués dans le circuit de distribution et de commercialisation du sel iodé, permettra de mieux connaître l’importance de la surveillance et le contrôle de ce sel et de mesurer l’impact de la carence en iode.
Ainsi l’Unicef fort de cet environnement prometteur pour l’action, appuiera le gouvernement dans l’organisation du 23 au 24 mai, d’un atelier de renforcement de capacités de tous les acteurs de la filière sel et c’est une occasion propice pour affiner les stratégies de lutte et mettre en place les mécanismes de coordination, de suivi et d’évaluation des systèmes mis en place.
L’Unicef a tenu avant ce lancement, une conférence de presse avec tous les médias afin de mieux disséminer l’information et conscientiser les acteurs clés sur l’importance du sel iodé. Car l’éducation par la diffusion d’informations permet aux usagers de choisir en connaissance de cause et de se protéger contre la publicité et l’étiquetage mensonger et inexact, ce qui devrait tirer l’attention de tous les consommateurs que nous sommes. Parce que la réussite d’une telle démerche dépend aussi de l’étroite symbiose entre les producteurs avertis, surtout des consommateurs éduqués, formés et informés sur les droits et devoirs au delà de l’expression de leur goût et autre habitude.