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Gambie : poursuite du dépouillement, la victoire de Jammeh se dessine

BANJUL (AFP) - Au lendemain de la présidentielle en Gambie, le président Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 12 ans, figurait en tête samedi de la quasi-totalité des circonscriptions dont les votes ont été dépouillés, s’acheminant vers une victoire attendue face à ses deux adversaires.

La commission électorale indépendante (IEC), dont les annonces sont relayées en direct par les médias audiovisuels nationaux, a annoncé samedi matin que Jammeh arrivait en tête dans 26 des 27 circonscriptions sur 48.

Elle n’a toutefois pas préciser ni le nombre, ni le pourcentage de voix obtenus par les trois candidats dans chacune de ces circonscriptions. La commission a précisé qu’une seule circonscription avait été emportée par son principal adversaire, Ousainou Darboe.

« Le dispositif que nous avons mis en place nous permet de recevoir minute par minute les résultats en provenance des bureaux de vote de chacune des 48 circonscriptions électorales du pays. Nous sommes connectés avec nos antennes régionales qui nous communiquent tous les résultats pour traitement », a expliqué à l’AFP Kawsu Cisse le président de l’IEC.

« Nous espérons avoir les résultats globaux et définitifs avant la fin de la journée », a-t-il poursuivi, indiquant ne pas encore disposer « de chiffre global sur la participation ».

A l’exception d’une prolongation des opérations de vote en raison de pluies diluviennes, aucun incident notable n’a été signalé vendredi lors du scrutin présidentiel dans cette ex-colonie britannique d’Afrique de l’Ouest de 1,5 million d’habitants, prisée par les touristes d’Europe du Nord mais également critiquée pour sa politique répressive envers la presse.

Vendredi soir, M. Cissé avait estimé que le scrutin s’était « bien déroulé ».

Candidat de l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), M. Jammeh, 41 ans, avait accédé au pouvoir après un coup d’Etat militaire en juillet 1994 contre le président Dawda Jawara, le « père de la nation ». Il avait été élu en 1996 puis réélu en 2001.

Lors de cette élection à un tour, il fait face à deux candidats de l’opposition, Ousainou Darboe, du Parti de l’unité et de la démocratie (UDP) et Halifa Sallah, de l’Alliance nationale pour le développement et la démocratie (NADD, coalition de trois partis).

Plus de 300 observateurs, dont 173 étrangers avaient été envoyés pour superviser cette élection dans ce pays, l’un des plus petits du continent, qui compte 670.000 inscrits.

Dans les rues de Banjul, toute était calme samedi matin et la population suivait attentivement, oreille collée aux postes de radio, le décompte des voix malgré un résultat très prévisible.

« Je veux simplement savoir par quelle marge mon président va écraser l’opposition. Je suis évidemment convaincu qu’il va l’emporter », affirmait Awa Conte, dans les travées du marché de Bakau (ouest de Banjul).

La plupart des commerces ont ouvert beaucoup plus tard que prévu, la plupart des commerçants, comme le reste de la population, ayant veillé très tard la veille pour suivre le décompte des résultats.

« Nous avons ouvert tardivement ce matin parce que toute la nuit nous avons suivi les résultats à la télévision nationale », a expliqué à l’AFP Mamadou Dia, un commerçant sénégalais installé, dans le centre de Banjul.

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