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Côte d’Ivoire : le parti présidentiel défie la communauté internationale

ABIDJAN (AFP) - Le parti présidentiel ivoirien, le Front populaire ivoirien (FPI), a maintenu la pression sur la communauté internationale vendredi en demandant la dissolution du Groupe de travail international (GTI) sur la Côte d’Ivoire et le départ des troupes françaises.

« Le FPI est profondément préoccupé par la division du pays qui perdure malgré toutes les concessions politiques faites par le chef de l’Etat Laurent Gbagbo », a déclaré le président du parti Pascal Affi N’Guessan en préambule d’une conférence de presse à Abidjan.

« Le FPI demande en conséquence la dissolution du GTI et le départ du pays de toutes les forces militaires françaises de l’Opération Licorne et du 43e BIMa », a poursuivi M. N’Guessan. « Le FPI demande que le médiateur de l’Union africaine (le président sud-africain Thabo Mbeki) soit pleinement et exclusivement chargé du règlement de la crise et soit l’unique interlocuteur du Conseil de sécurité de l’Onu et de la communauté internationale », a ajouté l’ancien Premier ministre ivoirien.

L’Onu a officiellement confirmé mercredi que les élections en Côte d’Ivoire ne pourraient avoir lieu le 31 octobre, comme cela était initialement prévu. Aucune nouvelle date n’a été fixée à ce jour. Le président sud-africain est attendu lundi à Abidjan pour une visite de travail d’une journée.

M. Gbagbo a, à plusieurs reprises ces derniers jours, stigmatisé l’échec de la communauté internationale à résoudre la crise dans son pays et a affirmé qu’il était désormais prêt à discuter « mais plus à négocier ».

Créé en octobre 2005, le GTI comprend des représentants de l’Onu, de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE), de divers organismes internationaux ainsi que de l’Afrique du Sud, du Bénin, du Ghana, de Guinée, du Niger, du Nigeria, de la France, du Royaume Uni et des Etats-Unis.

« Le FPI appelle à la mobilisation des militants, les patriotes et démocrates de tous bords afin d’engager dès aujourd’hui avec vigueur et détermination la principale bataille, celle du départ de notre pays des forces armées françaises, forces d’exploitation, d’occupation et d’asservissement. La paix en Côte d’Ivoire est à ce prix », a ajouté Pascal Affi N’Guessan.

La force française Licorne en Côte d’Ivoire compte 4.000 soldats sous mandat onusien chargés de surveiller le cessez-le-feu entre les belligérants, en soutien aux 7.000 Casques bleus de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). La France dispose également de la base militaire du 43e Bataillon d’Infanterie de Marine (BIMa), située à proximité de l’aéroport d’Abidjan et qui a été attaquée à plusieurs reprises par les partisans du président Gbagbo.

Vendredi, le chef d’état-major de l’Armée de terre française, le général Bruno Cuche a indiqué que Paris réfléchissait aux moyens de réduire le nombre de ses troupes déployées à l’étranger, mais qu’il n’y avait pas à l’heure actuelle de décision de réduction concernant la Côte d’Ivoire. Enfin, le parti présidentiel a salué la décision du président Gbagbo de ne pas assister à la réunion internationale sur la Côte d’Ivoire mercredi au siège des Nations unies, qualifiant cette rencontre de « mascarade ».

A l’issue de cette réunion, l’Onu, les acteurs et les médiateurs de la crise en Côte d’Ivoire ont laissé aux instances collectives africaines, au premier rang desquelles l’Union africaine, le soin de décider prochainement de l’avenir du processus de paix dans ce pays coupé en deux depuis quatre ans. Une réunion de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao) est prévue début octobre.

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