PARIS (AFP) - Le Premier ministre ivoirien Charles Konan Banny estime que la réunification du pays doit passer avant la tenue d’élections dans le pays, dans un entretien publié lundi par Le Parisien.
« Ma mission consiste à normaliser la situation avec tout d’abord la réunification du pays, le redéploiement de l’administration, la liberté de circulation, mais aussi l’identification des populations en vue d’élections libres et transparentes », a-t-il dit.
« Les élections doivent venir couronner ce programme », a ajouté le Premier ministre de réconciliation nationale qui souligne que pour lui, les élections « ne constituent pas un but en soi ».
Le 20 septembre, l’Onu et les acteurs de la crise ivoirienne, à l’exception du président Laurent Gbagbo, ont reporté sine die de l’élection présidentielle prévue fin octobre et confié aux instances collectives africaines, la Communauté économiques des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union africaine (UA), le soin de trouver un nouveau cadre au processus de paix. Le président Laurent Gbagbo est hostile à une implication de la Cédéao, mais M. Konan Banny estime que si les Ivoiriens échouent à résoudre la crise, « il faut que les Africains s’en mêlent ».
Le Premier ministre de transition ivoirien, Charles Konan Banny, dont l’étendue des pouvoirs sera discutée par la Cédéao et l’Union africaine en octobre, a jugé lundi que les arrangements institutionnels remplaçaient pas la volonté politique.
« Quels que soient les arrangements institutionnels, ça ne remplace pas la volonté politique des acteurs. Ce ne sont pas les arrangements institutionnels qui vont résoudre en eux-mêmes la question. Ce sont les hommes », a déclaré M. Banny à Radio France Internationale (RFI).
L’opposition et la rébellion ivoiriennes ainsi que le Groupe de travail international (GTI) plaident pour un renforcement conséquent des pouvoirs de M. Banny, avec notamment le contrôle de l’armée, au détriment du président Laurent Gbagbo, pour mener une nouvelle transition politique devant conduire à des élections.
Le Premier ministre a précisé que s’il devait se rendre au sommet de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) vendredi à Abuja, pour lequel il n’a « pas d’invitation », ce serait pour « faire le point » de la crise ivoirienne. Enfin, le Premier ministre de transition a fait savoir qu’il était prêt à poursuivre sa mission.
« Laisser tomber la Côte d’Ivoire ? Non, je n’ai pas envie de laisser tomber la Côte d’Ivoire, surtout pas dans cette situation. J’ai contracté une dette », a-t-il déclaré. Le 20 septembre, l’ONU et les acteurs de la crise ivoirienne, à l’exception du président Laurent Gbagbo, ont reporté sine die l’élection présidentielle prévue fin octobre et confié aux instances collectives africaines, la Cédéao et l’UA, le soin de trouver un nouveau cadre au processus de paix.
La Côte d’Ivoire est coupée en deux depuis la tentative de coup d’Etat en septembre 2002 de la rébellion des Forces nouvelles (FN) qui contrôle depuis la moitié nord du pays.