Reçu en audience ce 8 décembre par le président de la République, M. Sassou Nguesso, M. Bernard Kolélas qui vient d’être amnistié par le parlement congolais a conservé le mutisme qu’il observe depuis son retour au Congo à sa sortie du palais de Mpila. Cependant le leader du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI) a invité la presse nationale et internationale à la conférence de presse qu’il comptait tenir le 9 décembre 2005 à sa résidence privée. Il a tenu parole et l’affluence des medias a été importante en cet après-midi à l’hôtel Le Méridien de Brazzaville.
Huit ans après son exil aux Etats unis et au Mali, M. Bernard Kolélas a délivré un message à l’endroit de ses compatriotes. Un point de presse qui intervient après son entretien avec le chef de l’Etat.
D’entrée de jeu, à 15h 20min, devant un parterre de micos, le président du MCDDI a témoigné sa reconnaissance au gouvernement malien pour son droit d’asile, au couple présidentiel du Congo pour son assistance lors du décès de son épouse et au gouvernement et parlement congolais pour la mesure d’amnistie prise en sa faveur.
En matière politique, Bernard Kolélas a signifié que le combat pour l’instauration la démocratie qu’il mène depuis plus de 40 ans est axé sur la liberté et le respect de la vie. « Je demande pardon au peuple congolais pour le tort que j’ai pu lui faire. Je vous l’avais déjà dit lors de mon dernier message, je cite : mon souhait le plus ardent, c’est de retourner dans un Congo réconcilié, fraternel et où il fera bon vivre. » a t-il déclaré en substance.
L’homme politique a précisé qu’il était un personnage incompris. Cependant la chute du Mur de Berlin, l’éviction du communisme et plus particulièrement le discours de François Mitterrand à la Baule ont rendu plus lisible son combat politique. « Ce n’est pas le combat contre les hommes, mais plutôt contre un système : le communisme. » a argumenté Bernard Kolélas. Et d’ajouter : « la démocratie n’abolit ni les différences, ni les contradictions sociales. » Pour lui, la démocratie fédère des volontés dans la défense des grandes valeurs nationales et arbitre les conflits par les débats. « Au Congo, la paix, l’entente et la démocratie pluraliste et l’unité nationale seront au rendez-vous et seront la pierre angulaire de notre pays du Nord au Sud. Nous sommes donc rentrés au Congo pour contribuer à la consolidation de la paix, de l’entente, et de la réconciliation nationale pour le développement harmonieux de notre pays. »
Pour Bernard Kolélas, au chapitre humanitaire, il n’est pas question de faire endosser au peuple congolais la responsabilité des drames que notre pays a connus. Les conflits armés ne sont que la conséquence du manque de sagesse des dirigeants politiques dans la gestion du pouvoir. Il pense que : « Le temps qui nous reste, nous devons le consacrer à œuvrer pour les fondements solides de la démocratie et de la paix au Congo. J’exhorte les hommes politiques congolais de ramener l’homme au centre de l’action. Le respect de la vie et le bonheur du peuple congolais doivent le guider. »
Très pacifique, M. Kolélas a tenu les propos suivants : « A notre jeunesse, je demande l’abandon de la violence sous quelque forme que ce soit. Le Congo est un héritage commun. Nous devons à notre tour, le transmettre aux générations futures. »