Au Congo-Brazzaville, l’échéance présidentielle de 2016 et les velléités de changement de la Constitution du 20 janvier 2002 accélèrent le tempo de la politique aussi bien de l’opposition que de la majorité. Sur le mode "fichez le camp à mes ennemis, mes amis je m’en occupe" Kolélas/fils et André Okombi Salissa, amis de dix ou vingt ans, veulent en découdre avec Sassou

Ecrasés par le chantage, la terreur et l’intimidation que fait régner Sassou à l’intérieur de sa majorité, les leaders politique de la trempe de Guy Parfait Kolelas et André Okombi Salissa qui ont soutenu Sassou aux dernières présidentielles de 2009 et ont pendant longtemps rongé les freins se lâchent. L’échéance présidentielle leur offrant une formidable fenêtre de tir.

Même pas peur

La perspective d’une nouvelle candidature de Denis Sassou Nguesso en 2016 bouleverse les stratégies des partis politiques de la majorité qui avaient parié sur la retraite de l’hôte de Mpila. C’est mal connaître Sassou qui caresse le vœux de mourir au pouvoir. Sassou Nguesso, Guy Parfait Kolelas et André Okombi Salissa descendent dans l’arène politique et affûtent leurs armes. Sur le terrain politique, les trois hommes sont à la fois alliés mais aussi concurrents. Sassou Nguesso accélère avec les pseudo-comités de sages en faveur du changement de la Constitution du 20 janvier 2002, Guy Parfait Kolelas se dévoile avec sa sortie tonitruante dénonçant l’accord de gouvernement MCDDI/PCT et André Okombi Salissa s’affirme avec son retour fracassant au bercail faisant un pied de nez au général Jean François Ndéngué qui avait ^promis lui mettre le grappin dessus. Chacun ajuste son positionnement en fonction de ses adversaires
internes dans l’optique de cette élection qui constitue la première manche de la bataille en vue de la présidentielle de 2016. Il est clair pour Guy Parfait Kolelas comme pour André Okombi Salissa, l’adversaire à un nom : Denis Sassou Nguesso.

Rébellion de palais

En politique, il ne faut jamais négliger le poids des symboles. Il est des postures qui ressemblent moins à une révolution de palais qu’à une rébellion de palais. On voyait monter la pression des militants réfractaires depuis la signature des accords MCDDI/PCT du 24 avril 2007 paraphés par Bernard Kolelas et Edouard Noumazalayi et la dissolution du CAD MJ ainsi que l’exclusion du bureau politique du PCT d’André Okombi Salissa. On pouvait espérer l’émancipation politique du MCDDI accusé de compromission avec le PCT depuis plusieurs années déjà pour Guy Parfait Kolelas et le ralliement aux valeurs démocratiques depuis plusieurs mois pour André Okombi Salissa qui a accompagné activement Sassou lors du coup d’Etat du 5 juin 1997. Et, c’est maintenant fait. Les jalons ont été posés. Jusqu’où ira cette rébellion de palais ? Guy Parfait Kolelas et André Olkombi Salissa auront-ils le courage politique de renverser la
table et d’attaquer le taureau à domicile ? Face au rouleau « oppresseur » Sassou, GuyParfait Kolelas et André Okombi Salissa ont-ils les coudées assez « solides » pour aller au bout de leur logique ? Guy Parfait Kolelas et André Okombi Salissa envisagent-ils de régler son compte au président sortant Sassou ? Oseront-ils manier le poignard pour y parvenir ?

Pratiqueront-ils le parricide ? Sassou, lui même, n’avait-il pas manier le poignard par l’entremise de Pierre Anga pour succéder au commandant Marien Ngouabi ?

Ben Bitadys Bilombot