Au KM4, à deux pas de la route de l’aéroport, sur l’avenue goudronnée de l’hôtel Pemba, se trouve un nouvel espace de restauration et de divertissement culturel. Le bar musical Tapas.

Bernard Maurel [1] possède un cœur grand comme ça… Il a la passion de la musique et surtout, des musiciens. Sa maison leur est ouverte. On rencontre chez lui la fine fleur des musiciens ponténégrins ou de passage auxquels il expose avec flamme ses idées artistiques. On peut y croiser Loubelo, Zao, Kaly Djatou, Achille Mouébo et tant d’autres. Son épouse, la superbe Florida, est une star de la danse de la ville océane [2]. Depuis des années il dépense en mécène pour soutenir ses frères musiciens.

Il rêvait depuis longtemps d’offrir un espace d’expression à ces amis souvent en difficulté. Au KM4 sur l’avenue goudronnée de l’hôtel Pemba, à deux pas de la route de l’aéroport, il a découvert au bord du goudron un nganda à céder, dans un état permettant d’ouvrir sans grands frais.

Une association a été créée : Music’Art. Pierre Claver Mabiala en est président, Bernard Maurel est trésorier, Rémy le trésorier et Christian Tabarez le vice président.
Tapas se veut un lieu d’échange entre les artistes et leur public

L’établissement

Mindele et dombe à parité, la clientèle cosmopolite porte peu la cravate et couvre 3 générations. Il est peu probable qu’on croise, ici, des membres du FN ou de la tribu Ka. C’est sympa et pas du tout prise de tête.
La musique est de qualité, et la sono n’empêche pas les conversations. Il serait à notre avis souhaitable que l’essentiel des titres passés soient continentaux, beaucoup trop de chansons américaines dans les baffles.
Si vous voulez éviter l’abominable embouteillage de la route de l’aéroport, venez après 20h30. Le stationnement, gardé, ne pose aucun problème et les taxis sont faciles a trouver même à une heure avancée.
Les tarifications sont celles des ngandas.

Toute médaille a son revers : il va falloir très sérieusement améliorer l’art de la table. Même pour un nganda, le menu est peu varié et plutôt quelconque. Le service est plus agréable [3] que chez Béa ou chez Gaspard, mais on arrive pas à la cheville de leurs tables. Promesse nous a été faite que l’amélioration serait apportée dès les tous prochains jours.

Les lieux n’ont pas été prévus pour cet usage. Il faudra certainement investir pour améliorer l’efficacité du nganda.

Le vendredi c’est concert

Jacques Loubelo et Bernard Maurel

Tous les vendredi, la scène est offerte à un artiste. On y a déjà vu se produire, le festival « Retour au Mbongui », Jacques Loubelo, Kaly Djatou, Jahwise et Djonimbo. Ce dernier, avec vieux Morin y sera à nouveau programmé vendredi prochain.
En fin de soirée la scène est livrée aux musiciens en visite. Dans une ville où les espaces d’expression sont rares et "occupés" par des titulaires, il est quasiment impossible aux nouveaux venus, même très talentueux, de se produire. L’initiative du bar musical Tapas est donc la bienvenue.
L’entrée est libre, le bar et le restaurant sont ouverts et n’augmentent pas leurs tarifs.

Cette scène est avant tout un espace de solidarité. Lors du concert de Jahwise, Annie Flore faisait partie des musiciens en visite, elle a donné un aperçu de son talent. Cette jeune femme, handicapée en fauteuil, est une remarquable chanteuse. Elle s’est fait dérober son fauteuil et se déplace désormais dans un appareil quasiment hors d’usage. La générosité de Bernard et Florida les ont poussés à organiser une soirée, le 17 avril pour que Annnie Flore puisse donner un spectacle à son profit pour l’achat d’un fauteuil neuf. Elle sera accompagnée par des musiciens handicapés comme Alain Ngono et Miss.

L’enthousiasme et la gentillesse des promoteurs va certainement faire de ce lieu improbable un incontournable du Pointe-Noire nocturne.

Contacts :
[email protected]

(242) 533 56 76 (Bernard)
(242) 678 80 16 (Claver)

[1Mécanicien dans une grande entreprise de la place.

[2Private joke : quand on les voit ensemble, ils font penser à Nicolas et Carla.

[3Les serveuses sont souriantes, c’est si rare.