Après le Canada qui pourrait classer le bisphénol A comme substance dangereuse ce sont les autorités sanitaires américaines qui s’inquiètent des effets de cette substance sur la santé.

Le bisphénol A est utilisé dans la fabrication de nombreux emballages alimentaires, y compris dans le plastique des biberons, et peut migrer dans les aliments. Problème : cette substance peut se loger dans les récepteurs hormonaux des oestrogènes et perturber le système hormonal.

Un groupe d’expert du National Toxicology Program du ministère de la santé américain vient de rendre un rapport sur la toxicité du bisphénol A et reconnaît qu’il y a « certaines inquiétudes quant à des effets sur le système nerveux et hormonal des foetus, des nouveaux-nés et des enfants avec les niveaux actuels du bisphénol A se retrouvant dans l’alimentation. »

Les auteurs soulignent que les études menées sur les animaux « confirment que de faibles niveaux de bisphénol au moment du développement du corps peuvent provoquer des changements dans le cerveau, de la prostate, des glandes mammaires ainsi que l’âge de la puberté chez les filles ».

Faut-il s’en alarmer ? « Ces études ne fournissent que des indices limités de ces effets néfastes sur le développement et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les effets du bisphénol sur la santé humaine », précisent les auteurs.

Ces derniers jugent cependant les effets du bisphénol A suffisamment inquiétants : « dans la mesure où ces effets sur les animaux se produisent avec des niveaux de bisphénol comparables à ceux auxquels sont exposés les humains, la possibilité que ce produit chimique puisse altérer le développement ne peut pas être écartée ».

Fin 2007, l’Agence américaine de surveillance des aliments et du médicament (FDA) avait indiqué qu’il n’y avait « aucune raison pour le moment d’interdire ou de restreindre l’usage du bisphénol A ».

Aline Périault
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